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Changeons de cap en participant à la préservation des lacs grâce aux activités du mois de l’eau!

Attrayants en toutes saisons pour leur cadre (valeur paysagère), leur quiétude, leur biodiversité et les activités qu’ils permettent, les lacs sont populaires mais néanmoins soumis à de trop nombreuses pressions qui les mettent à mal.

 

Source: Anabelle Blais et Philippe Langlois, Journal de Montréal, d’après les données issues de plus de 11 000 rapports publiés depuis plus de 10 ans par le Réseau de surveillance des lacs (RSVL) de 827 lacs. Les données relatives aux plantes envahissantes et aux algues bleu-vert sont issues du Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC).

Voici quelques pistes d’action pour préserver les lacs!

L’eutrophisation d’origine anthropique: le risque principal de dégradation des lacs

L’eutrophisation est le processus naturel, et très lent, de vieillissement du lac. C’est un processus qui se compte en milliers d’années. Alors qu’on lac est naturellement très pauvre en nutriment (phosphore et azote), celui-ci va naturellement et lentement s’en enrichir, ce qui va modifier son écosystème. Petit à petit, au fur et à mesure de sa transformation le lac va devenir un marais, puis une tourbière et finalement une forêt.

Ainsi toutes activités humaines susceptibles d’augmenter les apports en phosphore et en azote dans les lacs accélèrent l’eutrophisation:

  • L’épandage d’engrais (qu’ils soient chimiques, naturels ou bio) et d’herbicides;
  • L’érosion des berges qui favorise le ruissellement des nutriments et des sédiments vers le lac (rives sans végétaux, navigation créant des vagues);
  • L’utilisation de produits d’entretien contenant des phosphates;
  • Les rejets issus d’installations septiques mal entretenues (vidanges) ou désuètes.

Pour réduire l’eutrophisation d’origine humaine:

  • On réduit ou supprime l’usage des engrais qu’ils soient naturels, bio ou chimiques;
  • On veille à maintenir ses bandes riveraines végétalismes;
  • On privilégie les produits d’entretien et d’hygiène sans phosphates;
  • On entretient adéquatement son installation septiques, en veillant notamment à la vidanger au moins une fois tous les deux ans s’il s’agit de votre résidence principale, ou au moins une fois tous les 4 ans pour une résidence saisonnière (180 jours d’occupation, ou moins, par année). 
Lorsque la municipalité s’occupe de la vidange des fosses septiques (art. 25.1 de la Loi sur les compétences municipales), celle-ci s’effectue soit selon les fréquences mentionnées ci-dessus ou soit, selon la quantité accumulée de boues ou d’écume. La fosse est alors vidangée lorsque l’épaisseur maximale prévue dans le Règlement est atteinte. Dans ce cas, une inspection doit avoir lieu chaque année.
  • Lorsque vous utilisez une embarcation motorisée sur un lac, réduisez votre vitesse et veillez à faire moins de vagues car celles-ci augmentent l’érosion des rives et soulèvent les sédiments du fond de l’eau. Ceci est d’autant plus valable au départ ou à l’arrivée de la rive, dans les chenaux étroits ou dans les zones peu profondes.

L’apport en phosphore et azote contribue à la prolifération des cyanobactéries.

Lorsqu’elles sont abondantes (≥ 20 000 cellules de cyanobactéries par ml d’eau), on parle alors de fleurs d’eau d’algues bleu-vert qui libéreront des toxines dangereuses pour l’homme.

➡️  On apprend à reconnaître et on signale la présence d’algues bleu-vert sur le site Web du MELCC

Au Québec, 83 lacs servent de source d’approvisionnement en eau potable.
Ils alimentent 1 089 652 personnes.¹

s

Environ 15 réseaux d’eau potable sont touchés annuellement par une contamination aux cyanobactéries²

LES ESPÈCES ENVAHISSANTES

Une espèce exotique envahissante peut être une plante, un animal ou un microorganisme présent dans un milieu duquel il n’est pas originaire (c’est l’inverse d’une espèce indigène).

Ces espèces sont généralement introduites, de façon volontaire ou non, par l’homme (navigation commerciale et de plaisance, aquariophilie, horticulture, commerce des animaux de compagnie, du bois, etc.).

Les espèces envahissantes constituent une menace à plusieurs niveaux:

  1. Pour les écosystèmes:
    Les espèces exotiques peuvent devenir prédatrice de certaines espèces indigènes ou entrer en compétition (pour l’habitat, la nourriture) et ainsi représenter une menace à leur maintien. De ce fait, elles modifient la composition et le fonctionnement des écosystèmes.
  2. Pour l’économie:
    Elles peuvent entraîner une diminution des stock d’espèces d’intérêt commercial et sportif. On a évalué, par exemple, que l’établissement de carpes asiatiques dans la région des Grands Lacs pourrait causer des pertes de plusieurs milliards de dollars en raison des impacts négatifs qu’elles auraient sur la pêche sportive, commerciale, de subsistances, ainsi que sur la navigation de plaisance et le tourisme.

Quoi faire pour éviter leur introduction et leur propagation?

  • On évite de traverser les colonies de plantes aquatiques avec son embarcation;

➡️   Vidéo sur le myriophylle à épis

  • On lave son bateau et ses équipements après chaque utilisation (particulièrement si vous prévoyez changer de plan d’eau);

➡️   Vidéo Espèces exotiques envahissantes, 5 étapes pour protéger son lac (MELCC) 

  • On apprend à détecter les espèces exotiques envahissantes et on signale leur présence au ministère de l’environnement;

➡️ On utilise Sentinelle

Des idées, des questions? Contactez-nous!

Écrivez à celine@robvq.qc.ca. Nous avons hâte de vous lire!

Vous êtes un(e) aquacitoyen(NE) motivé(E)?
Besoin d’autres idées inspirantes pour contribuer à la protection et à l’utilisation durable de l’eau? Rendez-vous sur le site Internet de Pensez bleu!

Sources

Photos

Par ordre d’apparition:
(1) Canot sur le lac Kénogami. Source: OBV Saguenay
(2) Plantation au Lac Brûlé. Source: OBV CARA
(3) Marina. Source: OBV du Lac Saint-Jean
(4) Cyanobactéries. Source: OBV de la zone Bayonne
(5) Myriophylle à épis. Source: OBV Haute-Côte-Nord
(6) Station de lavage mobile. Source: OBV Témiscamingue

 

Données

¹ D’après le Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements climatiques, Répertoire des installations municipales de distribution d’eau potable. Recherche effectuée pour le critère « type d’approvisionnement: lac ».
En ligne: https://www.environnement.gouv.qc.ca/eau/potable/distribution/resultats.asp 
² Juliette O’Keeffe, mars 2019, Cyanobactéries et eau potable: présence, risques, gestion et lacunes dans les connaissances en santé publiques, Centre de collaboration nationale en santé environnementale.

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